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Année 2025 |
Luc, 3, 15 – 16.21-22 ( Baptême de Jésus)
En
ce temps-là, Comme
tout le peuple se faisait baptiser L’Esprit
Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
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Comme pour en souligner le caractère ténu, l'évangéliste nous raconte le commencement de Jésus comme serviteur de la Bonne Nouvelle avec un minimum de mots. Il nous faut donc bien dresser l'oreille pour entendre ce qui se passe. Jésus est en quelque sorte caché au milieu du peuple baptisé. Rien ne l'en distingue, et les paroles prophétiques de Jean ont l'air de concerner un autre que lui. Pourtant, une chose est dite de Jésus à l'exception de tout autre baptisé : il prie. Jésus, sorti de l'eau, trouve la parole comme le petit humain trouve la voix une fois sorti des eaux de sa mère. Or la parole de Jésus au milieu du peuple fait une brèche ; elle ouvre à tous les humains sortis de l'eau un autre horizon, plus large, plus fondamental et plus commun. Au moment où le souffle saint qui l'anime devient visible à tous, une voix répond à la sienne qui le reconnaît fils et proclame l'aujourd'hui, la prégnante actualité de sa filiation divine. Ainsi la prière rend visible et audible toute filiation dont Dieu est l'origine. Son premier effet est de faire apparaître le lien indestructible qui nous relie à l'origine et qui fonde tous nos commencements. L'évangéliste Luc raconte encore six autres moments de prière de Jésus qui surgissent au milieu de son enseignement et du rétablissement des malades, à l'appel des disciples, à la question sur son identité, sur le mont de la transfiguration, quand il nous apprend à prier et le dernier, le septième, au mont des Oliviers, lors de son agonie. Tous ces moments, importants et décisifs, ont en commun de rendre visible et audible du côté de l'humain le désir de Dieu de faire vivre; ils donnent à percevoir dans ce désir le coeur de la Bonne Nouvelle : notre Dieu est vraiment Père et nous sommes ses fils et ses filles dont Jésus est le premier-né. Noël ne nous aurait rien appris s'il ne nous avait pas conduits à cette ouverture-là, à ce pouvoir qui est nôtre : provoquer une voix qui, avec Jésus, nous reconnaît nés aujourd'hui, afin de vivre |
Évangile
selon saint Luc ( 5, 1-11) Février 2025
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En
nous proposant ce récit, l’évangile ne nous invite pas d’aller
à la pêche miraculeuse, mais plutôt « d’avancer
vers la profondeur »
de la Parole de Dieu. Car il espère que, comme la foule, nous soyons
pressés de Jésus
commence par faire une chose bien curieuse : pour faire entendre
sa parole, il s’éloigne
de la terre en empruntant la barque de Pierre… Cela ne suffit pas. Jésus fait avancer encore, dans la plus grande profondeur du quotidien qu'est la pêche pour ces pêcheurs. Simon exprime que c'est un lieu de peine, de nuit, d'absence de résultat souvent. La parole évangélique invite à la fois à une prise de distance et à une exploration plus avancée, à un essai que l'on pourrait croire vain, voire insensé. Le ‘miracle’, c'est le risque pris à écouter la parole d'un autre, en plein quotidien. La profondeur, ici, devient celle que révèle cette écoute de la parole de l'autre. C'est alors qu'apparaît aussi sa fécondité La prise est immense et sa dimension convoque les autres : elle crée de surcroît une communauté de travail. Enfin,
une troisième distance.
Cette fois, c'est Simon qui la veut, car au creux de cette
expérience, l’effroi l’a saisi : en allant jusqu’au bout
de son objection, il a découvert Celui qui l’attendait là. Et
c'est là que Jésus lui répond : “ne crains pas”. La parole de
Jésus met le doigt sur ce qui est notre faille la plus profonde : la
peur. Seule sa parole peut éclairer cette profondeur-là et nous
inviter à prendre à bras le corps les humains que nous sommes, avec
notre peur. À nous prendre en charge, vivants, les uns les autres,
au jour le jour, et ce, comme dit l'évangile, sur cette terre et non
ailleurs. – C’est ainsi que l’écoute de la Parole peut faire
de nous des disciples, à la suite de Jésus. |
Mod le 04/03/2025