NOEL 2023

 St Jean 3,14-21 Mars 2024

 St Jean 17,11-21 Mai 2024

 Marc 10, 17-27 Octobre 2024

Dieu nouveau venu Noel 2024

 Matthieu 2,1-12  Epiphanie

St Marc 16, 1-8 Pâques 2024

Pentecote Mai 2024

 Matthieu 5, 1-12a - Toussaint 2024

 Luc, 3, 15 – 16.21-22 ( Baptême de Jésus)

St Jean 1,35-42  Janvier 2024

St Luc 24,36-49 Avril 2024

Saint Marc 3, 20-35 juin 2024

 Marc 12, 41-44 ; 13, 1-3a Novembre 2024

 Évangile selon saint Luc ( 5, 1-11) Février 2025

 St Marc 1,40-45   Fevrier 2024

Ascension 9 mai  2024

 Marc 7, 31-37  Septembre 2024

 Luc, 3,1-6   Avent 2024

 

 

 

 

Matthieu 5, 1-12a - Toussaint 2024

 

1 Voyant les foules, il monta vers la montagne
S'étant assis, ses disciples s'approchèrent de lui.
2 Alors ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :  

3 Heureux les pauvres de cœur :
            à eux est le royaume des cieux !

4 Heureux les affligés:
           ils seront consolés.

5 Heureux les doux :
           ils hériteront la terre.

6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
           ils seront rassasiés.

7 Heureux les compatissants:
           ils seront traités avec compassion.

8 Heureux les purs du cœur:
           ils verront Dieu.

9 Heureux les faiseurs de paix:
           ils seront appelés fils de Dieu.

10 Heureux les persécutés à cause de la justice:
           à eux est le royaume des cieux !

11 Heureux êtes-vous,
           quand ils vous insulteront et persécuteront,
           quand ils diront toute méchanceté contre vous
          en mentant, à cause de moi.

12a Réjouissez-vous et exultez !
Votre salaire est grand dans les cieux.

C'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes,
ceux d'avant vous !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

Il y a dans l'Ancien Testament un psaume, le quatrième, disant
ceci : "Ils sont nombreux à dire : Qui nous fera voir le bonheur ?"
et le psalmiste continue :"Fais lever sur nous la lumière de ta face,
Seigneur
". Oui, cette question "qui nous fera voir le bonheur?",
nous la partageons avec d'innombrables humains, et surtout à
des moments de souffrance. Elle est si profondément enracinée
en nos coeurs, que l'évangile vient à sa rencontre, mais à
sa manière : il raconte Jésus proclamant les Béatitudes.
     Ce qui nous est dit là, ce ne sont pas des descriptions du genre : tu es comme ceci, par exemple, pacifiant, donc tu es comme cela, par exemple, appelé 'fils de Dieu'. Ce ne sont pas non plus des injonctions : tu dois être comme ceci pour obtenir cela. Les Béatitudes viennent dire à tout humain assoiffé de bonheur les conditions qui rendent possible sa rencontre avec autrui et avec Dieu, qui font voir le bonheur là où nous pouvons vraiment le trouver.

Pour l'évangile, on n'est pas heureux parce qu'on pleure, mais les pleurs peuvent être le signe qu'on n'est pas fermé sur soi et capable de recevoir d'un autre une présence réconfortante. Il n'y a pas, pour lui, de jouissance à être pauvre, mais les remplis n'ont besoin de personne. L'évangile ne dit pas : heureux ceux qui l'emportent par la force ; il ne dit pas non plus : heureux ceux qui s'écrasent eux-mêmes croyant ainsi plaire à Dieu. Il n'y a dans les Béatitudes que proclame Jésus ni accusation de soi ou d'autrui, ni programme de perfection. Ce qu'il y a en revanche, c'est une crise des images dominantes qui entraînent le plus souvent le malheur d'autres humains. A cette domination-là, l'évangile ne souscrit pas.- Qu'est-ce qui est commun à chacune des Béatitudes ? C'est qu'elles déclarent heureux ceux qui ont renoncé, d'une façon ou d'une autre, à faire leur bonheur contre d'autres. Pour l'évangile, être heureux n'est pas en notre pouvoir, si d'autres ont à payer le prix d'un tel pouvoir...
       Mais ce que nous pouvons faire, c'est laisser changer notre regard. En écoutant l'évangile, nous verrons peut-être se lever sur nos vies "la lumière de sa face". Alors, ce que nous avions cru voir par nous-mêmes comme bonheur s'estompera, pour le trouver, à notre étonnement, au

 

 

Marc 12, 41-44 ; 13, 1-3a Novembre 2024


Jésus s'était assis juste en face du Trésor du Temple.
Il regardait la foule jeter de la monnaie dans le Trésor
et beaucoup de riches en jetaient beaucoup.
Survint une veuve, pauvre, elle jetait un quart de sou.

Il appela à lui ses disciples et leur dit :
Amen, je vous dis, cette veuve, qui est pauvre,
a jeté plus que tous ceux qui ont jeté dans le Trésor.
Car tous ont jeté de leur surplus.
Mais elle, elle a jeté de son manque,
tout, autant qu'elle avait,
toute sa vie !

Comme il sortait du Temple, l’un de ses disciples lui dit :
Maître ! Vois ! Quelles pierres ! Quels bâtiments !
Jésus lui dit :
Tu regardes ces grands bâtiments ?
Il ne sera laissé pierre sur pierre
qui ne soit détruite.




En nous racontant cet épisode de la vie de Jésus, l'évangile ne veut pas attirer notre attention sur les collectes que l'on fait dans les Eglises, aussi utiles soient-elles. L'évangile présente Jésus dont le coeur n'est attaché ni au Trésor ni au Temple. Il en avait bien chassé ceux qui faisaient "de la maison de son Père une maison de trafic". Et pourtant, en sortant d'ici il dira, qu'il n'en sera laissé pierre sur pierre. L'évangile parle de Jésus comme de quelqu'un qui regarde en voyant au-delà de ce qu'il voit.

Si à notre tour, nous regardons attentivement ce petit récit de la veuve, nous voyons qu'un mot y revient sept fois : jeter. Cette insistance donne toute l'importance à cet acte-là. Comme il ne s'agit ni d'ordures, ni de poubelle, cela fait plutôt penser à un délestement où la quantité des choses ne compte pas, mais seulement le sens qu'il prend pour qui le fait. Jésus n'hésite pas à le désigner clairement : ce n'est pas la même chose que de se délester d'un trop plein ou de ce qui, manquant, crée la béance du vide.

Or c'est cela qui attire le regard et provoque la parole étonnée de Jésus : Jeter de son manque, quelle audace ! Et Jésus traduit aussitôt : donner de son manque, c'est donner sa vie. Jésus, lui qui la donne, voit cela. Il le dit d'abord de l'argent, cette monnaie de nos échanges. Car c'est de lui en premier lieu que nous n'aimons pas manquer, quitte à dissimuler notre manque ; cet argent dont nous nous entourons pour ne rien devoir demander à personne. Mais d'en manquer, nous ferait porter un autre regard les uns sur les autres, cela nous ferait entrer les uns avec les autres dans l'échange de nos manques qui, bien entendu, ne riment pas seulement avec l'argent. Cela nous ferait vivre.

Une question parmi d’autres peut s’en dégager pour nous : Dieu fréquenterait-il les bâtiments, si beaux soient-ils, ou bien plutôt une communauté où l'on mise sur ce qui manque afin d'en vivre ? Or les Ecritures nous disent que cette communauté est la maison, faite de pierres vivantes fondées sur Celui qui, ayant vu le geste de cette femme, a donné sa vie jusqu’à son dernier souffle…

 

Luc, 3,1-6   Avent 2024

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.

    Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
   comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
   Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;-
   et tout être vivant verra le salut de Dieu.


   Quand l'évangile fait une si solennelle introduction, c'est qu'il veut nous dire quelque chose d'important. Voyons : il s'agit d'un moment bien précis : sept noms sont cités ; les deux pouvoirs : politique et religieux ; les deux terres : celle du peuple-témoin (la Judée) et le carrefour des nations (la Galilée) : ainsi toutes les dimensions du monde connu sont convoquées à l'avènement d'une parole qui vient d'ailleurs. Une parole qui n'est pas audible dans le trop-plein de ce monde-là, mais dans un lieu vide, le désert. Elle arrive au huitième des hommes cités, appelé Jean, nom qui veut dire "le Seigneur fait grâce" ; il est fils de Zacharie ou "le Seigneur s'est souvenu"...


    Quelle est donc cette parole qui retentit avant que Jésus n'élève sa propre voix ? Elle proclame une "conversion en vue du pardon des péchés". Elle annonce donc une sortie possible, non de ce monde, mais du mal qui nous tient prisonniers et étouffe notre voix. Dans le désert où il n'y a pas de chemin, il y en a un à faire selon les Ecritures. Et ce chemin nous ne serons pas seuls à le construire. Il y a Jésus qui nous précède toujours et les Ecritures saintes pour tracé. A l'autre bout de l'évangile de Luc (24,32), les disciples d'Emmaüs vont témoigner en disant : "il nous parlait sur le chemin" et "il ouvrait pour nous les Ecritures".


   Oui, Jésus a tracé un chemin à travers le mal, le doute, la déception, la souffrance et la mort par sa parole et par ses actes. Dans sa chair d'abord, il a rendu visible à tous, que Dieu sauve. Car ce chemin difficile, tortueux et raboteux, il l'a lui-même emprunté au point de devenir « chemin, vérité et vie ». La Bonne Nouvelle toute entière est une invitation à suivre Jésus sur le chemin, c'est là qu'il vient à notre rencontre pour marcher avec nous et faire de nous un peuple où le salut de Dieu peut devenir visible dans la chair, autrement dit en ce qu’il y a de plus humain. Il n’y a pas d’avènement pascal, résurrection, en dehors de la chair.

 

         Noël 2024

 

 

Dieu, nouveau venu ?

« Il y a une chose en tout cas, mes amis, que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ». Tel est le rappel salutaire que l’auteur de la 2ième lettre de Pierre adressait à ses amis. Et aujourd’hui, ses amis, c’est nous !

Pourquoi parler d’un rappel salutaire ? Parce que nous oublions, nous aussi, que la venue du Seigneur n’est pas soumise à nos calendriers, même liturgiques, et à nos mesures de temps.

Pourtant, me direz-vous, Noël, n’est-ce pas la venue de Dieu dans le temps, celui de notre histoire et de notre condition humaine ? Oui, bien sûr. Dans la foi, nous disons que Dieu s’est fait partie prenante de notre temps, dans la chair, le nom et le visage de Jésus de Nazareth. Mais justement, si c’est bien Dieu qui entre ainsi dans le temps, c’est le temps qui est bouleversé !

Ce qui est advenu en Jésus demeure présent aujourd’hui. Et déjà, ce présent nous parle de Celui qui est encore à venir. Voilà pourquoi notre foi chrétienne ne cultive ni la nostalgie du passé, ni l’obsession du présent, ni la crainte de l’avenir. Quand ces trois-là sont mis à l’écart, alors l’espérance se lève : non pas sur un lointain horizon, mais au présent de ce que nous vivons.

Voilà qui tombe bien ! Le 24 décembre, l’Année sainte 2025 va s’ouvrir et nous appeler à cheminer ensemble en Pèlerins d’espérance ! La foi ne marche pas à reculons, pas plus qu’elle n’anticipe la suite du chemin. Elle dit ceci, je le crois : à chaque pas sur le chemin, Dieu est nouveau venu, qui se joint à nous en Jésus, de sa naissance en notre chair à sa naissance qui a vaincu la mort. Il est nouveau venu, car en Lui la nouveauté nous vient, et demeure parmi nous.

À Noël, Dieu lui-même nous rejoint, pèlerin d’espérance avec nous, nouveau venu en tout temps. En Jésus, son espérance pour nous est allée jusqu’au bout. Elle a pour nom l’Évangile, pour chaque jour comme pour mille ans !

Sainte fête de Noël à chacun·e de vous !

Bernard Van Meenen*

*Ce texte a été publié dans La Voie de l’Unité (UP Meiser, déc. 2024)

 

 

Année 2025

 

 

Luc, 3, 15 – 16.21-22 ( Baptême de Jésus)


En ce temps-là,
le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser
et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.

L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel :

« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »


                                       ++++++++++++++++++

Comme pour en souligner le caractère ténu, l'évangéliste nous raconte le commencement de Jésus comme serviteur de la Bonne Nouvelle avec un minimum de mots. Il nous faut donc bien dresser l'oreille pour entendre ce qui se passe. Jésus est en quelque sorte caché au milieu du peuple baptisé. Rien ne l'en distingue, et les paroles prophétiques de Jean ont l'air de concerner un autre que lui. Pourtant, une chose est dite de Jésus à l'exception de tout autre baptisé : il prie. Jésus, sorti de l'eau, trouve la parole comme le petit humain trouve la voix une fois sorti des eaux de sa mère.

Or la parole de Jésus au milieu du peuple fait une brèche ; elle ouvre à tous les humains sortis de l'eau un autre horizon, plus large, plus fondamental et plus commun. Au moment où le souffle saint qui l'anime devient visible à tous, une voix répond à la sienne qui le reconnaît fils et proclame l'aujourd'hui, la prégnante actualité de sa filiation divine. Ainsi la prière rend visible et audible toute filiation dont Dieu est l'origine. Son premier effet est de faire apparaître le lien indestructible qui nous relie à l'origine et qui fonde tous nos commencements.

L'évangéliste Luc raconte encore six autres moments de prière de Jésus qui surgissent au milieu de son enseignement et du rétablissement des malades, à l'appel des disciples, à la question sur son identité, sur le mont de la transfiguration, quand il nous apprend à prier et le dernier, le septième, au mont des Oliviers, lors de son agonie. Tous ces moments, importants et décisifs, ont en commun de rendre visible et audible du côté de l'humain le désir de Dieu de faire vivre; ils donnent à percevoir dans ce désir le coeur de la Bonne Nouvelle : notre Dieu est vraiment Père et nous sommes ses fils et ses filles dont Jésus est le premier-né.

Noël ne nous aurait rien appris s'il ne nous avait pas conduits à cette ouverture-là, à ce pouvoir qui est nôtre : provoquer une voix qui, avec Jésus, nous reconnaît nés aujourd'hui, afin de vivre

 

 

 

                                    

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Mod le 03/02/2025