Qui
sommes-nous? Après quelques années de
léthargie de notre site « Paroisse du Divin Sauveur »,
nous avons décidé de le réactiver, au départ de trois
composantes :
Marie-Rose Warichet
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ÉCRITURES ANCIENNES – LECTURES NOUVELLES A
la paroisse du Divin Sauveur, on a toujours ouvert les Ecritures
saintes. Il y a toujours eu des personnes qui aimaient le faire.
Certains de par leur fonction, des prêtres par exemple; d'autres
avaient pris goût à telle ou telle de leurs pages; et la communauté
rassemblée écoutait dimanche après dimanche les lectures
prescrites avec des oreilles plus ou moins attentives. A-t-elle
pu prendre conscience que ce qui la convoque, en tant que communauté
paroissiale, ce sont bien les Ecritures ? C'est-à-dire des paroles,
parfois étranges, que nous croyons divines tout en s'adressant à
nous par des médiations humaines. Les Ecritures que Jésus a
ouvertes aux disciples en chemin, celles donc que ses prédécesseurs
avaient écrites; mais aussi les secondes Ecritures dont les
écrivains ont relu les premières pour dire leur foi en Jésus, le
Christ, mort et ressuscité, lui qui "avait
parlé comme jamais homme n'a parlé".
Oui, ce sont ces Ecritures inséparables qui nous convoquent, non seulement à "la table de la Parole", mais aussi à celle du "Pain", jusqu'au cœur de nos assemblées, quand est prononcé, une nouvelle fois, non pas une "formule magique", mais le récit de la Cène du Seigneur. Paroles fortes comme celle dont nous lisons qu'elle est devenue chair. Chair et sang, corps. Un
regard sur l'histoire de l'Eglise, - histoire qui est aussi la nôtre
-, suffit pour poser la question : les Ecritures, est-ce qu'elles ne
divisent pas aussi ? Non seulement parce qu'en elles-mêmes elles
charrient des contradictions. Nous ne pouvons oublier que C'est encore l'histoire, lointaine et actuelle, qui nous montre que cela ne va pas de soi. Et surtout, cela ne va pas tout seul, mais avec d'autres. Lire les Ecritures pour les recevoir, les uns des autres, comme une bouchée de pain qui peut nourrir notre vie, ce que nous faisons, ou ne faisons pas, au jour le jour. Au Divin Sauveur, ce désir a commencé à se concrétiser il y a quelques années. D'abord dans les réunions hebdomadaires ayant pour but final de préparer la liturgie dominicale. Mais là, deux limites majeures se sont manifestées au fil du temps : d'un côté le rythme serré de ces réunions, d'un autre le lieu qui rendait difficile l'accès de bon nombre. Ainsi est née la proposition de lire ensemble des évangiles dans des maisons ouvertes par des habitants de nos quartiers à certains moments de l'année. Depuis trois ans déjà nous y travaillons avec l'audace de l'intuition qu'il nous faut aller dans ce sens-là. Ce n'est pourtant pas une solution de facilité et la fragilité des commencements est toujours là. Nous sommes fragilisé-e-s par notre incapacité de lire, par la tendance à projeter dans les textes ce qu'ils ne disent pas, par notre peur de dire ce qui ne convient pas, par nos ignorances, par notre conviction de déjà connaître, par le manque de personnes pouvant aider à faire toucher les multiples sens d'un texte sans les opposer les uns aux autres, par le manque de foi que tout cela, qui n'a aucune utilité, puisse faire son œuvre en nous, à notre insu. Pour ma part, je suis convaincue que c'est là une manière de continuer à écrire l'histoire de notre communauté qui vivra, grâce à cette Parole et grâce à ce que nous ferons l'ayant vraiment entendue.
Dorothée Bauschke
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Mod . le 20/01/2024